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la modernité dans l'art africain

La modernité dans l’art africain  
 
Poser le problème de la modernité dans l’art africain, c’est enter de plein pied dans le discours de l’art africain et des questions culturelles de l’Afrique contemporaine. 
Le concept d’art traditionnel a un sens péjoratif quand on désigne ainsi un art dépassé ou révolu. En fait, il est incorrect de désigner par là un art africain qui ne cesse de se renouveler en accord avec les faits actuels et contemporains et qui se maintient jusqu’à aujourd’hui. 
Les principaux genres de l’art moderne et contemporain international sont des reproductions pures et simples (d’ailleurs futiles) de beaucoup d’aspects des arts et cultures supposés traditionnels des peuples d’Afrique. En outre, il y a des genres artistiques africains qui ont été créés il y a moins d’une décennie mais que l’on s’évertue de qualifier de traditionnels, folkloriques, ethniques, primitifs,sauvages, naïfs, etc. 
Cela nous amène à reconsidérer les concepts de modernité, contemporanéité et d’universalité. Aussi, il ne faut pas oublier que l’art même est vécu d’une manière originale ou spécifique en Afrique. Prendre les modèles de l’art occidental actuel comme les seuls universels que les autres peuples doivent adopter nécessairement consiste au danger de la tyrannie et de la négation de la créativité, le progrès et la diversité dans les modes de penser des différentes civilisations qui peuplent le reste du monde. 
Dans l’Afrique actuelle, des biennales et des revues spécialisées sur l’art contemporain ont été créées. Leurs soucis principaux consistent seulement à démontrer la modernité des productions artistiques actuelles et aussi à conquérir le marché international de l’art. Mais toutes ces tentatives restent vaines tant que la sélection des artistes et les attributions des prix ne se fondent pas sur les réalités internes et les dynamiques porteuses. En se trompant sur les vrais caractères africains et en ignorant les difficultés réelles des artistes, ces manifestations propagent l’équivoque et ouvrent la voie à la banalisation de l’art d’Afrique. 
Il est frustrant et inadmissible pour les artistes qu’une biennale (la biennale de DAK’ART , par exemple) tienne lieu dans un pays voisin alors qu’ils n’en ont pas été informés à temps ou pas du tout .  
Les structures telles que « Afrique en création » soit Association Française d’Action Artistique (AFAA) accordent la résidence de travail à des artistes sur la base des critères qui ne sont pas convaincants ; cela frise très souvent au favoritisme pour des émigrants africains en mal de statuts et des sans-papiers vivant en occident. Par ailleurs, les choix de ces structures encouragent ou orientent plus ou moins ouvertement vers des genres tels que : art d’installation, art conceptuel, arte povera, art minimal, art abstrait, support/surface, cubisme, surréalisme, expressionnisme, pop art, 
Happening, land art, etc. Ce sont des transcriptions sournoises et souvent perverties des procédés déjà existants et encore présents dans les pratiques culturelles des peuples d’Afrique. Ces façons de faire sont des tentatives qui tournent en rond dans un cercle vicieux. La majorité de ces artistes-là rejettent l’appellation d’artiste africain, et revendiquent celle d’ « artiste » tout court, soit d’ « artiste du monde », soit n’importe quoi. 
Des revues spécialisées telles que la « Revue noire » écrivent sur l’art africain sans quitter le sol européen ou américain où elles ont leur sièges. Les artistes qui apparaissent sont toujours les mêmes et n’ont de mérite que le simple fait de résider en Europe ou en Amérique ; et aussi par leur mimétisme des genres artistiques nés dans ces pays. Ces revues et magasines montrent ce qu’ils pensent représentatif de l’art africain. 
Pour conclure, nous fondons notre espoir sur l’avènement de critiques et historiens d’art, des sociologues, ethnologues et anthropologues qui puissent appréhender les œuvres d’art en se fondant sur des critères efficaces et porteurs. Et aussi, il faut souhaiter l’apparition de mécènes qui sauront soutenir de l’art véritablement africain. 
 
 

 

(c) Djimé Diakité - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 18.11.2005
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