terre mère
La terre mère.
Le monde est vieux, imparfait et sans fin.
Il en sera toujours ainsi ; tel qu’il est existence.
Beaucoup de choses se sont passées dans le monde ;
Souhaite que te soit relaté ce que tu n’en sais pas.
Aux origines du monde était la force. Dieu, force suprême a créé en une fois toutes les énergies. Il a créé la force en diversifiant son pouvoir.
Partout dans l’univers les diverses énergies circulent. Il y a des puissances cachées douées d’intentions et de pouvoirs ; des puissances qui déterminent les caractères et les circonstances par lesquelles les créatures se manifestent. Le danger et l’adversité règnent partout. L’essence ultime du monde consiste en une force, une énergie universelle omnipotente autour de laquelle tourne toute pensée et toute activité.
Toute expression de force, sous quelque forme que ce soit, est considérée comme un signe. A l’écoute de l’univers, tout est parole et signe ayant pris corps et forme. Tout cherche à nous communiquer un état d’être mystérieusement enrichissant.
Les faits quotidiens ont une signification spirituelle et une implication rituelle. Regarde et écoute les signes du monde, tu découvriras des trésors cachés.
La lois de la force vitale est la suivante : « La vie doit être vécue en force. Seule la force agissante est l’être, et l’être est force «. Le salut est obtenu par la lutte incessante contre les forces hostiles, le désordre, la décadence. Chaque personne est investie d’une âme et des valeurs en héritage. Le talent est la virtuosité dans l’acte. La vertu est un don ; non pas une propriété innée de la personne, mais c’est une disposition ou une expérience acquise ; c’est la culture permanente, l’exercice constant d’une passion interne de son être. La culture est le patrimoine, l’ensemble des biens donnés en dotation aux humains pour subsister dans le monde : « vivre c’est être un créateur » Roger GARAUDY. Grâces aux paroles et aux actes, chaque personne peut intervenir dans l’édifice du monde en sollicitant un déplacement des forces en sa faveur.
La nature entière est un corps, et la personne appartient tout entière à l’ensemble des éléments dont est tissée la vie : la vie totale des humains, des animaux et des choses.
La personne est l’axe du monde, tendant les mains vers le ciel et les pieds vers la terre.
« La terre est notre mère, elle qui enfante tout, nourrit tout ;
Et des morts qu’elle reçoit, s’engrossent pour redonner la vie.
On naît de ce sexe béant et l’on y retourne une fois sa vie achevée »Electre dans les Choéphores d’Eschyle.
La terre est comme une femme géante : sa chair est le sol ; ses os sont la pierre ; ses cheveux,les plantes et les arbres ; son sang,les fleuves qui la parcourent ; sa matrice,les immenses cavernes souterraines où s’élaborent la genèse des êtres.
Dans le monde tout est dû à la personne ; et aussi tout lui est possible, car elle est créatrice et souveraine. Tout obstacle est surmontable par la vie dans ce bas monde.
« Cherchez la vie où on peut la trouver. Luttez pour le fragile épanouissement de la vie, et dans cette lutte-là ne cédez jamais » D.H. LAWRENCE.
La vie est une suite sans fin. La mort n’est pas le contraire de la vie, ni sa rupture ; mais sa continuité sous d’autres formes. La personne vit sa mort et meurt sa vie. Les morts sont vivants et agissants. Les morts ne sont pas morts ; ils sont dans les êtres, les plantes et les choses.
« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis.
Ils sont dans l’ombre qui s’épaissit.
Les morts ne sont pas sous la terre.
Ils sont dans l’arbre qui frémit.
Ils sont dans le bois qui gémit.
Ils sont dans l’eau qui coule.
Ils sont dans l’eau qui dort.
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule.
Les morts ne sont pas morts » Birago Diop.