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la contemplation de l'objet d'art

L’inspiration / la contemplation de l’objet d’art. 
 
La tradition mystique affirmation que « l’homme est à l’image de Dieu ». Les œuvres d’art sont des objets créés répondant à un besoin réel, à une quête spirituelle…d’où une fonction rituelle. « L’irrationnel est la force essentielle de la nature humaine »David Smith.  
Le recueillement devant l’œuvre qui peut être l’autel, tout comme une statuette votive, ou bien un conte, un proverbe…est une contemplation afin de trouver des repères ; de découvrir et comprendre des significations ; de transcender d’une situation et de renaître.  
1- filèli, nyèlajè de l’objet d’art :  
Il est difficile de faire la part des choses entre les deux mots :  
-filèli en bamanan = observation, voyance, divination.  
-nyèlajè en bamanan = regard, constat, contemplation. 
Rond, sphérique comme un astre, brillant comme la lumière, mouvant comme l’eau : l’œil exerce une étrange fascination. C’est un microcosme à l’image de l’univers qui s’y reflète. Pour l’homme, l’œil représente la porte ou la fenêtre ouverte sur la réalité : il donne à l’être vivant la capacité d’appréhender le monde, de saisir son environnement, de percevoir ses limites aussi bien dans l’infiniment petit que dans l’infiniment grand.  
Scrutateur, investigateur, l’œil est surtout le signe de la découverte, de l’intelligence. Il évoque la veille, la vigilance et donc la protection. En outre, l’œil est représentatif non seulement de la vue mais de la voyance : c’est lui qui confère une perception des êtres qui dépasse le simple constat, qui leur donne une dimension spirituelle, qui ouvre sur les abîmes des connaissances ``parallèles’’. Cette voyance permet de prédire, de lire dans l’avenir, pour saisir la destinée ; pour l’anticiper et l’influencer. 
Contempler, admirer, consulter l’image et le signe permet de réaliser un voyage, une évasion, une aventure ou expérience qui va au-delà de la simple imagerie de l’icône considérée une fenêtre ou une porte ouverte sur l’absolu ; et conduit à la conception d’un lien, d’une communication des dimensions inconnues.  
Le soleil est le premier regard visitant la multitude d’ombres de l’univers ; mais aussi la lune. Et l’esprit aussi est une lumière comme le soleil, qui fait discerner ou distinguer les contours, les significations ; et qui constitue le point de vue, le repère et la transcendance.  
Dans la métaphore de l’oeil solaire du regard créateur de monde, l’œil mime le soleil, la lune, la lumière dans la nuit comme le jour, et crée l’idée qui vient à l’esprit. Le regard, la vision, fait venir au jour le monde. Tel est le moment inaugural où le temps se rend et se révèle. Cet acte créateur ne s’inscrit pas dans l’histoire, il la commence chaque fois. C’est le regard démiurge qui ouvre le début d’une histoire. Ce qu’on appelle`` la nuit des temps’’ est ce qui précède l’irruption éclairante, créatrice du regard. C’est à l’instar d’une œuvre qui, rompant l’obscurité, le néant ou le désert originel, ouvre le temps, inaugure l’histoire et y inscrit sa mémoire de la réalité. Mais la mémoire à son tour est livrée au temps, ouverte sur un processus inachevé, continu. 
2-L’inspiration / la contemplation de l’objet d’art : 
L’œuvre d’art n’est pas un simple objet car elle est dotée de pouvoir agir ou être, de savoir accomplir ce dont elle est destinée. Elle exprime l’essence du mystère des signes, des formes et des rythmes dont elle a été densifiée. En l’observant, on est frappé de voir combien ses formes et ses volumes sont équilibrés harmonieusement, soit qu’ils sont opposés délibérément en combinaisons savantes produisant un choc visuel. Que la beauté artistique n’est pas le miroir servile de la nature, le monde l’aura apprise de l’art africain.  
Les phénomènes et puissances de toutes sortes se manifestent dans le monde humain ; il n’est aucun évènement collectif ou individuel sur lequel ils ne se manifestent. Dans la contemplation des œuvres d’art on découvre les résolutions qui en sont faites : en écoutant un oracle, un mythe, un conte, une légende ; en observant une œuvre votive ; en pratiquant une libation, une ordalie, une liturgie ; en célébrant une cérémonie d’initiation ou un rite de passage. 
L’interprétation consiste en la révélation du mystère du sujet : découvrir le sens profond des signes inscrits, et comprendre la valeur cardinale des enjeux impliqués. Dans ce processus transparaît, d’une part le savoir faire et pouvoir être par lesquels l’œuvre est conçue : c’est la façon de faire, agir et être de la conception de l’œuvre. Et d’autre part, se révèle la modalité, la fonction de la force vitale consacrée dans l’œuvre. Dans cette situation, l’inspiration que l’œuvre produit sur l’observateur est un rappel à l’ordre établi dans la culture et dans la mémoire. L’art n’est pas une solution, mais la réponse à chaque circonstance, à chaque cas, à chaque fois. C’est ainsi que la thématique est un simple prétexte parmi tout l’arsenal des moyens existants et qui se mettent en jeu pour inspirer à la personne les providences de la vie créatrice, et lui permettre de transcender les drames de la réalité de l’être.  
3-Le mystère des signes de l’univers :  
--L’hommage à l’expérience mystique est le culte qui traduit et restitue l’essence même du monde.  
Aux origines du monde était la force. Dieu (Maa-Ngala en bamanan), force suprême a créé en une fois toutes les énergies. Il est l’énergie qui imprègne tous les êtres et tout l’univers. Cette énergie s’accumule dans les esprits, dans les personnes mortes et vivantes, et dans les animaux. Elle circule dans le sang et se concentre dans la tête, le cœur et le foie. Toute l’œuvre créée manifeste la substance divine qui résulte perceptible à travers elle. Dieu vit dans chaque corps. L’essence ultime du monde consiste en une force, une énergie universelle omnipotente autour de laquelle tourne toute pensée et toute activité.  
L’homme (Maa en bamanan) descend de Dieu, et de l’homme, Dieu retourne à soi-même... 
Maa-Ngala a créé la force (nyama en bamanan) en diversifiant son pouvoir. Partout dans l’univers circulent les diverses énergies. Il y a des puissances cachées douées d’intentions et de pouvoirs dans le monde ; des puissances qui déterminent les caractères et les circonstances par lesquels les créatures se manifestent. Le drame et l’angoisse des gens sont leur conscience des réalités de l’être. Le danger, l’adversité, la peur et l’angoisse règnent partout.  
La force vitale : est l’énergie, la valeur et l’idéal qui imprègne tous les êtres et tout l’univers. Elle est la partie essentielle de la personne humaine aux âmes multiples. Elle tend à faire persévérer dans son être le support (réceptacle) auquel il est affecté temporairement (être mortel) ou éternellement (infini, absolu).  
Sa loi est la suivante : « la vie consiste à acquérir et à posséder le plus de forces, d’amour de la vie ; et aussi à éviter la faiblesse, la décadence, la déchéance, le désordre. La vie doit être vécue en force. Seule la force agissante est l’être, et l’être est force ». Le salut est obtenu par la recherche de la fortune ou les opportunités de la vie ; mais aussi en évitant les forces hostiles. Chacun essaye d’en obtenir la plus grande intensité. Et elle diminue par les fautes : le désordre, le sacrilège, la profanation, la lâcheté, la méchanceté, la faiblesse, la maladie.  
L’autel, la culture, les rites, les actes de vie et les actes posés permettent de s’approprier d’une part de la force qui irrigue l’univers (inspiration), et de l’utiliser à nos profits, aux besoins de nos nécessités. L’homme, en accomplissant les rites de grâces à Maa-Ngala, renforce en soi-même l’inspiration, l’initiative, la créativité, l’espoir et la providence. Il peut aussi accumuler la force sur des supports (réceptacles) artificiels ouvragés afin de pouvoir y puiser au besoin de la chance, des opportunités, de la bonne fortune. Grâces aux résolutions et aux actes posés, chaque personne peut intervenir dans le cours de la vie et dans l’édifice du monde en sollicitant un déplacement des forces en sa faveur. La vie dans le monde est une compétition ou une concurrence sans fin ; c’est une suite perpétuelle d’échanges de forces et d’opportunités.  
La vie tout entière est une providence ; c’est une transcendance et une participation à la création continue ; c’est un voyage que chaque passager doit chercher à réussir le mieux possible. « Ce n’est pas d’être homme d’exception qui est merveilleux, c’est d’être un humain »Jean Dubuffet. « Vivre c’est être un créateur »Roger Garaudy. « L’acte artistique est l’héritage naturel de l’homme »Barnett Newman.  
Chaque personne est investie d’une âme et des valeurs en héritage qui constituent ses chances dans la vie (sa destinée) ; et lui ouvrent les portes des merveilles du monde. Le talent est la virtuosité dans l’acte. La vertu est un don qui n’est pas une propriété innée de la personne, mais c’est une disposition ou une expérience acquise ; c’est la culture permanente, l’exercice contant d’une passion perpétuelle interne de son être. La culture et le progrès constituent le patrimoine et le devoir ; ce sont l’ensemble des biens donnés en dotation aux humains pour subsister dans le monde. « Cherchez la vie là où on peut la trouver. Luttez pour le fragile épanouissement de la vie, et dans cette lutte-là ne cédez jamais » D.H. Lawrence ``le serpent à plumes’’. 
 
 
 
 
 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 2.03.2007
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